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Commémoration du 11 novembre

 

Ce 11 novembre 2012, à l’invitation de Robert Maisonneuve, Maire de Labatut-Rivière, nombre de villageois se sont réunis devant le Monument aux Morts pour honorer la mémoire des morts de la Grande Guerre mais également celle de tous ceux qui, depuis, sont morts pour la France et, pour les derniers d’entre eux, en Afghanistan.

 

Après les rituels dépôt de gerbe, minute de silence et Marseillaise, lecture fut donnée du message du Ministre délégué, en charge des anciens combattants.

Monsieur le Maire a tenu tout particulièrement à honorer la mémoire du capitaine Fernand Dieuzeide, mort au combat à Roclincourt, le 9 mai 1915.

Après la cérémonie, un vin d’honneur a été offert à la Mairie.

Vous trouverez ci-après le texte intégral du message du ministre et de l’allocution du maire, ainsi que quelques photos de la cérémonie.

Alain F.


Message de Kader ARIF

Ministre délégué auprès du ministre de la défense, en charge des anciens combattants

Hommage à tous les Morts pour la France

 

Le 11 novembre 1918 à 11 heures, les clairons sonnaient le cessez-le-feu tout au long de la ligne de front, mettant fin à quatre ans d'une terrible guerre.

Premier conflit mondial, qui marque par son ampleur et par le nombre de victimes, militaires et civiles, l'entrée brutale dans ce 20ème siècle sanglant, la Grande Guerre marquera à jamais les esprits. Car malgré la joie de la victoire, les familles pleuraient leurs morts. Une hécatombe venait de se produire et, bientôt, chacun ressentait l'impérieuse nécessité que la Nation tout entière, pour se reconstruire, reconnaisse son malheur et s'y associe.

Plusieurs étapes favoriseront cette résilience.

- L'inhumation sous l'Arc de Triomphe, le 28 janvier 1921, du corps d'un soldat inconnu, pour symboliser tous les morts de la Grande Guerre.

- Le vote par le Parlement, il y a eu 90 ans cette année, le 24 octobre 1922, d'une loi fixant au 11 novembre la « commémoration de la victoire et de la paix ».

- L'allumage, par André Maginot, ministre de la guerre et des pensions, le 11 novembre 1923, d'une flamme sur la tombe du Soldat Inconnu, qui, depuis lors, ne s'est jamais éteinte.

- La réalisation de monuments aux morts dans presque toutes les communes, pour porter les noms de leurs enfants « morts pour la France », auxquels s'ajouteront, ultérieurement, ceux des victimes des autres conflits.

La disparition des témoins de la guerre de 1914-1918 et l'inéluctable déclin du nombre des acteurs des conflits suivants appelaient une évolution pour maintenir la portée symbolique de cette journée. C'est le sens de la loi du 28 février 2012, qui élargit la portée du 11 novembre à l'ensemble des morts pour la France tout en conservant les autres journées nationales commémoratives. C'est donc la reconnaissance du pays tout entier à l'égard de l'ensemble des Morts pour la France tombés pendant et depuis la Grande Guerre qui s'exprime aujourd'hui, particulièrement envers les derniers d'entre eux, ceux qui ont laissé leur vie en Afghanistan. Elle s'inscrit dans une politique commémorative ambitieuse qui vise à transmettre la mémoire, à favoriser la compréhension de notre histoire nationale commune et son appropriation par les jeunes générations.

Les parlementaires du début des années vingt avaient voulu que la journée nationale du 11 novembre soit placée sous le double signe de la Victoire et de la Paix. Ce dernier but semblait alors bien aléatoire, comme allaient le démontrer les décennies suivantes.

Mais finalement, ces parlementaires étaient des précurseurs. En votant la loi instituant une « Journée de la victoire et de la paix », ils espéraient que soit célébrée dans l'avenir une « Journée de la victoire et de la paix ».

Le temps et la volonté des peuples leur ont donné raison.

Kader ARIF

 

Allocution 11 Novembre 2012

 

Messieurs les Anciens combattants,

Madame et Messieurs les élus,

Mesdames les présidentes d’Associations,

Mesdames et Messieurs,


Le capitaine Fernand Dieuzeide, dont le nom est gravé sur ce monument, fait partie des enfants de Labatut morts pour la France. Il était né dans notre commune le 20 Mai 1873, fils de Hypolithe Dieuzeide et Aurélie Broca qui  avaient quitté la colline de Villefranque pour venir vivre prés de l’Adour. En ce début d’année 1915 le capitaine Dieuzeide était affecté à la 34éme division d’infanterie Général de Lobit du 88éme Régiment d’Infanterie. Ce 88éme provenait des casernements d’Auch et de Mirande et était composé en majorité de cadets de Gascogne et d’enfants du Béarn. Après la bataille des Ardennes, le 88e d’infanterie arrive en Artois. Il débarque à Anvin le 1er mai 1915. Le 8, le régiment quitte Duisans pour Roclincourt. Et voici ce brillant régiment à Roclincourt, où il va jouer un rôle dramatique et sanglant. Le 9 Mai à 3h30 du matin le 88 ème d’Infanterie, était en position conformément aux prescriptions.  A dix heures les premier et troisième bataillons, formés en vue de l’attaque se lançaient à l’assaut au son de La Marseillaise, mais dès les premiers pas, les éléments furent accueillis par une violente mousqueterie et un feu intense de mitrailleuses. A 10h2 minutes le colonel  Mahéas qui venait de donner le signal du départ au premier peloton est mortellement frappé par un éclat d’obus. Cependant la première vague bondit au cri de « Vive la France ! », elle ne put parcourir qu’une cinquantaine de mètres. Par trois fois l’assaut fut à nouveau lancé, mais quatre régiments prussiens soutenus par vingt sections de mitrailleuses rendaient imprenables les 300m à franchir, jusqu’au positions ennemies. Journée sanglante ! Date mémorable entre toutes pour les poilus du 88e.R.I. Le colonel , 32 officiers  et 1099 soldats furent tués. Ce bilan résume sèchement cette action du 9 mai 1915 au cours de laquelle les cadets de Gascogne et les enfants du Béarn furent égaux aux plus vaillants.

Sur le journal des Marches et Opérations du 88éme Régiment d’Infanterie, à la date du 9 Mai 1915, figure à la première ligne des disparus le Capitaine Fernand Dieuzeide.

Pour la petite histoire sachez que Fernand Dieuzeide était le grand oncle de mesdames Renée Dieuzeide et Josette Landes.


Mesdames et Messieurs,

Chateaubriand  a dit : "Les vivants ne peuvent plus rien apprendre aux morts, mais les morts au contraire instruisent les vivants". Il est des événements historiques tragiques que nous avons le devoir de ne pas oublier. La mémoire a besoin de l'histoire car elle doit reposer sur des faits établis, et la célébration s’avère essentielle pour la sauvegarde et l’entretien de la mémoire collective, et c’est la raison de notre présence ici.

 

Sources :

Archives départementales du Pas de Calais

Journal Nord-matin

Mémoires des hommes

 


 
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