Un four à bois gallo-romain à Labatut !…
Nadine Payssé, notre artisan potier de Labatut-Rivière, a décidé de relever le défi et de donner corps à ce rêve… Ces 24 et 25 avril, c’est bel et bien cette construction qui fut entreprise, avec tout le sérieux lié à la présence sur site d’un archéologue. Et pas n’importe quel archéologue ! puisqu’il s’agissait de François Moser, venu tout spécialement du Lot et de Souillac pour mettre les mains dans le mortier et coordonner les travaux ; en s’appuyant pour cela sur le fruit de ses propres recherches et leur projection dans le domaine de l’archéologie expérimentale. En amont de ces deux exaltantes journées, il fallut donc tout d’abord faire provision d’argile, en provenance d’une ancienne tuilerie de Soublecause, de paille, et enfin de tuiles plates de récupération. Ce samedi 24 avril, en tout début de matinée, l’aventure pouvait donc commencer… Outre François Moser, Nadine et Jacques Payssé et leur plus jeune fils, les amis proches et enfants en stage de poterie se sont donc fébrilement mobilisés. Qui à la gâchée, mélange d’argile et de paille broyée, qui à la coupe des tuiles plates, qui à la construction elle-même, selon des cotes et normes précises faisant référence aux travaux de fouille précédemment entrepris, dans ce domaine, par notre archéologue. Voir coupe et plan du four en fin de page. Au fil des heures on vit donc naître l’ancestral four, celui-ci prenant forme et volume sous les yeux ébahis de nos jeunes officiants, couleur d’argile de la tête aux pieds, ainsi que sous le regard admiratif des nombreux visiteurs et amis qui se succédèrent tout au long de cette première journée. Journée physiquement éprouvante pour tous les acteurs mais quelle récompense que de contempler l’ouvrage, le soir venu ! Il ne restait plus alors, instant crucial et tant attendu, qu’à effectuer la première chauffe. Phase délicate qui consiste à assécher et culotter la paroi interne du four, avec une température maîtrisée et progressive, pour que celui-ci soit apte, le lendemain, à entamer la toute première cuisson de poteries sans les altérer et les déformer par excès d’humidité. A noter que le four, dans sa phase opérationnelle, pourra atteindre une température voisine de 1200 degrés. Rendez-vous est pris pour le dimanche 25 avril à 9 heures. Ultime consécration qui permettra d’assister à la mise en place de la première fournée de poteries dans le " laboratoire " de ce four encore tiède de la mise en chauffe de la veille… Ce dimanche, François Moser est toujours là, pâtre débonnaire, lunettes sur le bout du nez. Il ne manque plus que les chevreuils que l’on sait tout proches en ce début de matinée, aux dires de Jacques Payssé. L’empilement des poteries dans le "laboratoire", en partant de la "sole", se fait méthodiquement, minutieusement, d’autant que celles-ci sont riches des créations des enfants participant aux stages de poterie. Le foyer reprend vie, alimenté en bois régulièrement, la cuisson commence. Vulcain fera son œuvre, jusqu’au lendemain matin. 24 heures d’attente avant que de découvrir les poteries qui lui furent confiées pour cette mystérieuse alchimie mariant, tout à la fois, l’eau, la terre, l’air et le feu. Accompagnant ce rituel millénaire, les visiteurs se firent nombreux ce mémorable dimanche 25 avril. Un four gallo-romain est né à Labatut-Rivière… Pour lui rendre visite prendre contact avec Nadine Payssé, artisan potier, dont voici les coordonnées : " Atelier les 3 petits pots " La gentillesse et le sourire de Nadine vous attendent.
Alain F.
Coupe et plan d'un four de potier à "flamme directe" (diamètre : 0,8 à 2 m)
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